Un bon quart de siècle après que Gaëtan Hannecart a commencé à travailler pour le constructeur Matexi, le groupe peut se targuer d’être le leader du marché belge de la construction de logements et du développement de quartiers. Les quartiers sont le dada de cet habitant de Wilrijk né en 1964. Il considère qu’il est fondamental qu’une entreprise contribue à une cause sociétale juste. Cette conviction transparaît également dans le slogan de Matexi : ‘Everybody deserves a great place to live’.

« Il est vraiment nécessaire de remettre à plat et de réécrire la législation sur la construction »

Hannecart ne voit aucun problème dans la vie, seulement des opportunités. Mais il est agacé par les malentendus, les ruptures de communication et les égos qui entraînent une perte de temps et d’énergie. En revanche, il apprécie le travail d’équipe et l’esprit d’entreprise. Cette vision de la vie a profité à Matexi. Le plus grand promoteur de quartiers de notre pays fait le bilan d’une année 2021 fructueuse. Avec 1.800 unités de logement  vendues et plus de 1.760 maisons et appartements achevés, le promoteur de quartiers a réalisé des chiffres records sur deux fronts. Le chiffre d’affaires a augmenté de 10% pour atteindre 447 millions d’euros. Mais surtout, une réserve de projets d’environ 20.000 unités de logement sous-tend la stratégie à long terme de l’entreprise.

Le développement des quartiers comme fer de lance

Lorsqu’on l’interroge sur la décision la plus importante qu’il a prise en plus de 25 ans à la tête de Matexi, G. Hannecart fait référence à 1996, année du lancement du Ruimtelijk Structuurplan Vlaanderen. « À l'époque, nous n’avons pas mené un combat d’arrière-garde pour faire annuler ce décret, mais nous avons souscrit aux principes de la vision politique parce que nous sommes convaincus qu’en tant qu’entrepreneurs, nous avons la tâche de créer une société meilleure. Mais cela doit être rentable bien sûr, car sans ressources, il n’y a pas de capacité d’action. » En d’autres termes, dans la vision d’Hannecart, la rentabilité est secondaire par rapport à l’objectif fondamental : rendre tout le monde heureux avec une maison et un foyer confortables. 

Et ce de préférence dans un quartier chaleureux où chacun se sent chez soi et relié. Dans l’esprit de Matexi, quartier et village sont synonymes. Ils ont chacun leur spécificité et constituent un lieu où les gens se sentent connectés. « La crise sanitaire a rendu encore plus évidente l’importance d’un quartier vivable avec suffisamment de verdure et d’équipements locaux. » C’est pourquoi le développement des quartiers est un fer de lance de la stratégie de Matexi. 

BANANA

Presque tout le monde est d’accord pour dire que nous devons préserver les espaces ouverts. Cela signifie que les nouveaux logements - dont le besoin s’accroît sous la pression de la croissance démographique et de la diminution de la taille des familles - devront être construits dans des zones déjà bâties. « Mais il faut alors faire face à ce que j’appelle BANANA : Build Absolutely Nothing Anywhere Near Anybody. Pour aller à l’encontre de ce phénomène, il faut du courage, y compris de la part des décideurs politiques. Ainsi, ils doivent éviter de tirer inutilement en longueur les procédures d’autorisation, tout en respectant les droits de chacun, et veiller à garantir la sécurité juridique en matière de délais, etc. Il est vraiment nécessaire de remettre à plat et de réécrire la législation sur la construction. » 

De a à z

La construction durable joue également un rôle croissant dans les projets de partenariat public-privé (PPP). Pour Hannecart, tout projet immobilier est au fond un projet PPP « car il s'agit toujours, dans une mesure plus ou moins grande, d’une collaboration entre un ou des acteurs privés et les autorités. Nous avons un impact sur l’environnement pour lequel nous devons toujours collaborer avec l’un ou l’autre service public. La forme contractuelle de la collaboration est une question juridique, mais indépendamment de cela, je compare la collaboration à l’alphabet. Nous devons aller de a à z et pour cela nous avons besoin de quelques lettres ou acteurs. Le promoteur privé, qui est responsable en dernier ressort de la réussite du projet, doit reconnaître le rôle, les tâches, les responsabilités, les risques, la juste rémunération, etc. de chacun des acteurs impliqués et faire travailler tout le monde ensemble sur une base multidisciplinaire. » Cela n’est possible que par une interaction ouverte, dans un climat de confiance et certainement pas depuis une tour d’ivoire. 

Plus de sécurité

En dépit de son engagement constant, G. Hannecart a passé le flambeau de la direction à Olivier Lambrecht l’année dernière. Ce bâtisseur dans l’âme reste CEO d’Abacus Group, la société holding qui chapeaute Matexi, et président du comité d’investissement du groupe. Va-t-il désormais se reposer sur ses lauriers ? Certainement pas. Le temps libéré lui permettra de se concentrer encore davantage sur la vision et la stratégie de l’entreprise et sur la poursuite de son expansion géographique. Et il sera plus que jamais attentif à sa devise « plutôt moins de risque et plutôt plus de sécurité à long terme ». 

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