La FEB joue, au sein du Groupe des 10, un rôle majeur dans les négociations bisannuelles avec les syndicats en vue de la réalisation d’un accord social pour l’ensemble du secteur privé de la Belgique (l’AIP).
Au niveau national, les syndicats et les organisations patronales négocient au sein du Groupe des 10. Celui-ci comprend cinq représentants des employeurs (2 FEB – Fédération des entreprises de Belgique, 1 Unizo – Unie van zelfstandige ondernemers, 1 UCM – Union des classes moyennes et 1 Boerenbond) et cinq délégués des syndicats (2 CSC, 2 FGTB et 1 du syndicat libéral). La Belgique ne serait pas la Belgique si ces 10 n’étaient en fait onze. En effet, le président de la FEB, un chef d’entreprise qui préside la FEB pour une période de trois ans, préside traditionnellement aussi le Groupe des 10 et tente à ce titre de mener la concertation sur la bonne voie. Les accords conclus au sein de ce Groupe des 10 concernent tous les travailleurs et tous les employeurs de notre pays et s’appliquent aux différents secteurs : on parle dès lors dans le jargon de concertation interprofessionnelle. Cette concertation concerne environ 2,8 millions de travailleurs du secteur privé occupés dans plus de 216.898 sociétés et entreprises. Depuis quelques années, des accords sont également conclus à ce niveau concernant l’évolution des allocations sociales de plus de 3 millions d’allocataires.
Sur le modèle de la structure institutionnelle de la Belgique, on trouve, outre la FEB fédérale, trois organisations patronales régionales – l’UWE, Beci et Voka – et une organisation germanophone – l’AAV, Allgemeiner Arbeitgeberverband. Chaque organisation agit de manière autonome pour les compétences attribuées respectivement aux autorités fédérales et régionales. Pour les compétences mixtes et pour les dossiers importants, les différentes organisations tendent à unir leurs forces, comme en témoigne la création récente de la Concertation des employeurs interprofessionnels (CEI).
Concertation des employeurs interprofessionnels
Les entreprises doivent se transformer en profondeur pour survivre dans l’actuelle constellation économique et sociétale. Les pouvoirs publics également éprouvent de plus en plus de difficultés à répondre aux défis urgents qui se font jour … Il est donc essentiel de disposer d’un nouveau modèle économique et social apportant des solutions dans ce monde en pleine mutation, où nous sommes de plus en plus interdépendants. Entreprises, familles, travailleurs, gouvernement, tous doivent se réinterroger sur leur fonction, leurs possibilités et leurs ambitions au sein de cette société. Les partenaires sociaux jouent un rôle de pionnier à cet égard. Car un modèle de concertation sociale entièrement repensé constitue l’un des piliers permettant de créer cette nouvelle perspective sociétale et de développer un terreau favorable à de meilleurs résultats en matière de compétitivité, d’emploi et de répartition des richesses.
Cette dynamique sociétale et, partant, la nécessité d’un nouveau modèle se trouvent encore renforcées par la réalité politique et l’impact de la 6e réforme de l’État en particulier. Celle-ci implique la régionalisation de compétences supplémentaires, telles que les réductions de charges pour les groupes cibles, le congé-éducation payé et l’activation des demandeurs d’emploi, tandis que la sécurité sociale, le droit du travail, l’organisation de la concertation sociale et la formation des salaires restent des matières fédérales.
Pour répondre à ces nouveaux défis, la FEB a, avec les autres organisations patronales interprofessionnelles – BECI, Boerenbond/FWA, UCM, UNISOC, UNIZO, UWE et VOKA –mis en place la Concertation des employeurs interprofessionnels (CEI).
Les employeurs entendent ainsi faire la différence sur 3 points:
- en développant une vision patronale univoque et intégrée à tous les niveaux décisionnels. Cela permettra de veiller à ce que les résultats combinés des concertations régionales et fédérales n’engendrent pas de surcoûts. Le but est de contribuer à un contexte où il est possible d’entreprendre avec un maximum d’efficience et d’efficacité ;
- en mettant en avant le fait qu’une coordination fondée sur la réciprocité et l’équivalence – en étroite concertation avec les organisations sectorielles – est indispensable à une mise en œuvre efficace de la vision patronale commune ;
- enfin, en partant du principe que cette nouvelle CEI est de nature à faciliter la concertation sociale avec les pouvoirs politiques respectifs et avec les autres partenaires sociaux.