Opinion

Flamands, Bruxellois et Wallons ont joué la même carte

Contre toute attente, les Belges du sud, du centre et du nord du pays ont choisi la carte du centre-droit. C’est un signal on ne peut plus clair de la nécessité d’une politique différente, une politique qui soutient l’entrepreneuriat. Une politique qui ose des réformes audacieuses et qui place la compétitivité de nos entreprises et de notre pays en tête de ses priorités. Ainsi seulement nous créerons des emplois. Des emplois qui génèrent des revenus et de la prospérité. Aujourd’hui, ce soutien à l’économie n’existe pas et notre tissu industriel est exsangue.

Il s’agissait de la septième élection à laquelle j’assistais en tant que CEO de la FEB. Jamais auparavant je n’avais reçu autant d’appels téléphoniques et de réactions avant un scrutin de la part de chefs d’entreprise inquiets, s’interrogeant sur l’issue de la campagne électorale. Mais le résultat et la cohésion régionale permettent d’espérer mieux. Jusqu’à présent, la politique belge s’est concentrée sur la répartition des ressources disponibles plutôt que sur leur augmentation. Aujourd’hui, il semble que nous soyons enfin prêts pour une approche plus proactive : développer l’économie d’abord, et en redistribuer les fruits ensuite. En d’autres termes, il faut d’abord acquérir des richesses supplémentaires avant de pouvoir dépenser plus.

Agir rapidement maintenant

Pour ceux qui ne le réalisent pas encore, une inflation galopante, couplée à l’indexation automatique des salaires, nous a fait perdre 4 à 5% de notre compétitivité en 2022. Nos entreprises, surtout dans l’industrie, traversent aujourd’hui une période sombre en raison de cette perte. Il est donc essentiel de maîtriser la croissance des dépenses budgétaires. Les réformes fiscales doivent s’accompagner d’une modération salariale et de réformes du marché du travail, notamment en limitant la durée des allocations de chômage et en réintégrant progressivement les malades de longue durée. En outre, des politiques structurelles en matière de pensions sont nécessaires pour faire face aux coûts croissants du vieillissement. Enfin, il convient de mettre un terme au déluge de charges administratives supplémentaires et à la dérive réglementaire afin que les entreprises puissent se concentrer sur la croissance.

En tant que porte-parole de la Belgique entrepreneuriale, la FEB appelle à une action rapide. Plus question de se murer dans un château durant 540 jours ! J’ai bon espoir que, pour la première fois, les cartes seront bien disposées dans toutes les régions du pays – ce qui ne veut pas dire que le chemin à parcourir sera facile. Remettre le budget en ordre constitue un minimum. Si nous n’y parvenons pas, le risque est grand que l’Europe prenne bientôt des sanctions contre la Belgique et que celle-ci perde sa crédibilité internationale auprès des agences de notation et sur les marchés financiers. Les dommages causés à notre pays seraient incalculables et doivent donc être évités à tout prix.

La formation rapide d’un gouvernement enverrait un signal fort aux marchés financiers

Réformer est un must

Remettre de l’ordre au niveau budgétaire est une chose. Mais des réformes décisives sont également nécessaires : une réforme structurelle dans le domaine des pensions, une réforme fiscale directement liée à une politique du marché du travail plus active et plus flexible visant un taux d’emploi de 80%, une restauration de la compétitivité de nos entreprises… Et enfin, une intervention qui ne coûte rien en termes budgétaires mais qui offrira beaucoup d’oxygène à l’entrepreneuriat : supprimer toutes les charges administratives superflues introduites ces dernières années. Si nous voulons remettre notre pays sur les rails en vue de son bicentenaire en 2030, nous devons entamer les réformes maintenant, dès aujourd’hui.

Les électeurs ont joué la carte d’une politique différente, donnant aux partis politiques le mandat de former rapidement des gouvernements de réforme. Saisissons cette opportunité à bras le corps. Il y va de la prospérité de nos citoyens, de nos jeunes et de nos entreprises.

La FEB a organisé 10 débats sur 10 thèmes avec 10 présidents de parti. En tant que porte-parole de la Belgique entrepreneuriale, quelles sont les idées que nous souhaitons voir figurer dans l’accord de gouvernement fédéral ? Nous les avons compilées dans notre livre numérique « Let’s Talk Elections ».
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