Opinion

Le 9 juin, je vote pour une vision durable de notre système fiscal

Parmi les plus remarquables réalisations en matière de surréalisme à la belge, on pourrait citer l’imbroglio des règles en matière fiscale. Notre système fiscal regorge de régimes spécifiques, qui visent à répondre à des préoccupations plus ou moins ciblées. Pour n’en citer que quelques-uns, parmi les plus fréquemment rencontrés par les entreprises : les réductions de précompte professionnel, le régime des impatriés, la taxation forfaitaire des véhicules de société, etc. 

Ces régimes particuliers sont une réponse ponctuelle, souvent pragmatique, à une réalité bien générale : la pression fiscale trop élevée et contreproductive dans notre pays. Les régimes d’exception jouent ainsi un rôle important pour apporter un peu d’oxygène dans des situations spécifiques.

On constate que la tentation politique est grande de vouloir « raboter » certains régimes, souvent pour des considérations budgétaires. La limitation ou la suppression pure et simple de ces régimes spécifiques n’est pourtant pas souhaitable tant que cela ne s’insère pas dans une perspective globale positive pour l’activité économique.

Notre fiscalité est usée jusqu’à la corde

Il est clair que notre pays se démarque dans les classements internationaux pour ses niveaux importants de prélèvements obligatoires, sans que l’on aperçoive clairement en termes de prestations publiques et sociales pourquoi le « prix » est si élevé. Le caractère très redistributif de notre système peut certainement être mis en avant, tout comme la complexité de nos structures politiques et publiques.

L’OCDE soulignait encore récemment que notre pays est numéro 1 de la pression sur le travail. Il est urgent de descendre du podium.

La pression fiscale sur les entreprises n’est pas en reste. Avec un taux normal d’impôt des sociétés de 25%, notre pays est dans le ventre mou de l’Europe. Les évolutions récentes, comme l’introduction de l’impôt minimum de 15% ou les nouvelles règles de taxation des filiales (« CFC »), tendent encore à aggraver un peu plus la situation. Dans ce contexte, et tenant compte d’une situation budgétaire qui ne laisse pas de marge, il est contreproductif de viser une réforme fiscale qui opérerait simplement un « tax shift » d’une matière imposable vers une autre. 

L’OCDE soulignait encore récemment que notre pays est numéro 1 de la pression sur le travail. Il est urgent de descendre du podium.

Toute réforme fiscale doit s’intégrer dans une vision globale et à long terme

Sous la prochaine législature, des choix fondamentaux devront être faits pour ramener notre fiscalité, tant sur les travailleurs que sur les entreprises, vers des niveaux plus supportables et durables. Cela passera par la simplification, qui ne peut se faire au détriment d’activités qui aujourd’hui sont porteuses d’emplois et de croissance (lire notre priorité « Vers un impôt des sociétés de 20% »).

Une réforme fiscale durable doit veiller à actionner les différents leviers disponibles, y compris en dehors du champ de la fiscalité. Parmi ceux-ci, on retrouve certainement la réforme du marché du travail, pour (re)donner l’envie de travailler et récompenser justement les travailleurs (lire notre priorité « Une solution efficace pour 190.000 postes vacants »). Ensemble, le 9 juin et surtout dans les mois qui viennent : choisissons en priorité de faire grandir notre bien-être collectif. Dans notre mémorandum électoral, nous examinons plus en détail les défis concrets et proposons des solutions pratiques.

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