Opinion

Les chiffres en disent plus long que les mots

Alors que les discussions en vue de la formation des gouvernements atteignent leur vitesse de croisière — tant au niveau fédéral que régional —, les préformateurs et les formateurs se préparent à négocier. Ces débats doivent jeter les bases des futurs gouvernements afin qu’ils puissent s’attaquer énergiquement aux défis auxquels notre pays est confronté. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces défis sont énormes.

Les chiffres sont éloquents. Je voudrais communiquer quelques chiffres, qui en disent plus long que mille mots, aux négociateurs qui doivent éliminer le déficit budgétaire, relever le taux d’emploi, flexibiliser le marché du travail, mettre en œuvre la réforme fiscale et améliorer la compétitivité des entreprises. Ils montrent pourquoi il est si important de trancher enfin les nœuds difficiles.

14 pour cent

Le handicap en matière de coûts salariaux continue de peser sur la compétitivité des entreprises belges à l’étranger. Une différence absolue de 14% avec nos voisins est insoutenable (1 heure de travail coûte 45 EUR en Belgique contre 39 EUR chez nos voisins). Cela freine les investissements, menace l’emploi et sape notre position concurrentielle. L’application correcte de la loi sur la norme salariale reste donc une nécessité absolue.

10 à 20 pour cent

Selon une étude récente, nos entreprises paient jusqu’à trois fois plus pour le gaz qu’aux États-Unis et les prix de l’électricité sont 10 à 20% plus élevés que dans les pays voisins. Cela rend vulnérables nos industries à forte intensité énergétique. Pour relever le triple défi des prix, du climat et de l’approvisionnement, il faut adopter une approche neutre sur le plan technologique. Cela signifie que nous devons envisager toutes les options disponibles, telles que l’énergie nucléaire, les biocarburants, l’hydrogène et ses dérivés, ainsi que la capture du CO2.

1.000.000.000.

Selon le Bureau fédéral du plan, les charges administratives ont augmenté d’environ 1 milliard EUR entre 2020 et 2022. Cette situation fait peser une charge particulièrement lourde sur nos entreprises. La FEB a élaboré 15 propositions concrètes de simplification qui permettraient de réduire d’environ 50% la charge administrative de nos entreprises.

72 pour cent

Dans son dernier rapport annuel, l’OCDE a rappelé que la Belgique devait sans tarder s’attaquer à la rigidité de son marché du travail. Et ce à juste titre. Pour l’instant, notre taux d’emploi fluctue autour de 72%. Si nous voulons le porter à 80%, nous devons rendre notre marché du travail beaucoup plus flexible et activateur.

Le monde politique ne peut ignorer la réalité

Une politique efficace et percutante commence et se termine par des chiffres. Ceux-ci alimentent et étayent les arguments qui doivent orienter les négociations dans la bonne direction. Les chiffres font passer la politique d’une idée abstraite à un plan d’action concret qui génère des résultats mesurables. J’espère en tous cas que les dirigeants politiques garderont le bon sens à l’esprit.



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