Transition énergétique − Tout va très bien, Madame la Marquise !
Green Deal, Paquet “Fit for 55”, sécurité d’approvisionnement, prix, (ré)industrialisation… Tout va très bien, Madame la Marquise ! À ceci près que le Plan national Énergie-Climat (PNEC) ne tient pas la route, la question de la sécurité d’approvisionnement reste sans réponse, les prix sont jugés soit compétitifs soit non concurrentiels, selon l’interlocuteur. Quant au maintien de l’industrie, il est pensé au cas par cas.
Relever les multiples défis du mix énergétique, de la sécurité d’approvisionnement, des prix et du climat demande de la clarté et, surtout, une approche intégrée des politiques énergétique, climatique et industrielle. Et ce, en collaboration avec les entreprises, partenaires indispensables à la transition. Les futurs dirigeants qui s’attelleront à la tâche trouveront l’inspiration dans notre mémorandum et les pistes concrètes qu’il avance.
Un manque de liant
Oui, les entreprises savent que la transition est indispensable et qu’elles en sont un acteur clé. Tout comme le consommateur d’ailleurs, par les choix qu’il pose et le prix qu’il est prêt à payer pour ces choix. Oui, l’Europe a défini un cadre pour le Green Deal qui a été approuvé par le Conseil et le Parlement européen. Et oui, l’Europe se pose − enfin − la question de la place de l’industrie dans son tissu économique.
Mais à ce diagnostic, il manque du liant entre objectifs décrétés et politiques de mise en œuvre. Un bon exemple est l’obligation pour les industries que 42% de l’hydrogène qu’elles utilisent soient générés à partir d’électricité verte en 2030 (60% en 2035). Mais qui va le produire ? À quel prix ? Quels seront les volumes disponibles ? Sera-t-il importé ou fabriqué en Europe ? Ces nombreuses incertitudes ne réjouissent pas les industriels. Choix démocratique d’une Europe fonctionnant aux objectifs et trop peu à l’écoute des industries ?
En ce qui concerne le PNEC, autre exemple, on ne peut que constater que les chiffres ne collent tout simplement pas et que des actions fortes, peu populaires, seront nécessaires pour atteindre nos objectifs… Mais cela, ce sera pour le prochain gouvernement. On remet à plus tard, une fois de plus.
L’adhésion d’une majorité d’acteurs à une vision intégrée ET commune est indispensable.
Une vision intégrée ET commune
Pour pouvoir redonner confiance, l’adhésion d’une majorité d’acteurs à une vision intégrée ET commune est indispensable. Nous mettons en avant trois grands axes :
1. Adopter une approche neutre sur le plan technologique − Cela suppose que l’on laisse la chance à chaque énergie, à chaque vecteur énergétique, à chaque technologie de pouvoir contribuer à l’objectif global, en fonction de ses mérites.
2. Investir dans les infrastructures énergétiques – Dont le développement, le renforcement et/ou la modernisation des réseaux (électricité, hydrogène, CO2…) ou encore le déploiement des compteurs intelligent et des « charging and refuelling stations »..
3. Prévoir une « voie rapide » pour les procédures d’autorisation – Il faut accélérer les procédures d’autorisation pour les réseaux, les diverses infrastructures et les industries devant adapter leur processus de production industrielle. Elles sont aujourd’hui beaucoup trop lentes.
Et tout cela va coûter…
Osons le dire, la transition énergétique que nos sociétés doivent opérer n’est pas gratuite. Le prix sera influencé par nos choix énergétiques, technologiques et organisationnels ainsi que par les différentes politiques adoptées. Avec la question finale : qui va payer ? Qui va payer dans le cadre d’un carcan budgétaire strict et d’une dette colossale ? La question reste ouverte. Toutes les propositions et actions relatives à l’énergie et à la transition énergétique élaborées par nos experts figurent dans « Horizon Belgique 2030 », notre vision pour un avenir meilleur pour la Belgique.
