Opinion

Une belle journée ne fait pas l’été

La météo ne le montre pas vraiment, mais nous sommes bien en été. Traditionnellement, les responsables politiques appuient sur le bouton
« pause » à partir de la semaine prochaine. Le temps de faire le point et de se ressourcer après des mois bien remplis. Une fois les batteries rechargées, le gouvernement wallon pourra se mettre directement au travail. Quant aux négociateurs flamands et fédéraux, ils pourront reprendre les négociations avec une énergie renouvelée. Malgré la formation rapide du gouvernement wallon et des négociations qui se déroulent jusqu’à présent sans heurts (selon les normes belges), une belle journée ne fait pas l’été.

Le proverbial canari dans la mine

La semaine dernière, Audi a activé la procédure Loi Renault pour son usine de Forest et les 3.000 personnes qui y travaillent. Dès le mois d’octobre, 1.410 d’entre elles perdront leur emploi. L’annonce de pertes d’emplois sur le site d’Audi constitue un signal supplémentaire de la pression énorme qui pèse sur notre tissu industriel et économique. Audi rejoint ainsi Van Hool (1.100 emplois), Sappi (685 emplois), Barry Callebaut (500 emplois) … sur la liste toujours plus longue des entreprises qui ont annoncé le licenciement de centaines de personnes. Tous les voyants clignotent !

J’espère que les formateurs et les négociateurs prendront ces signaux d’alarme très au sérieux. Il n’est pas permis d’attendre que d’autres entreprises périclitent. C’est en formant rapidement de nouveaux gouvernements, qui se concentreront en outre sur la réalisation des bonnes réformes, que nous pourrons consolider notre économie et renforcer le potentiel de croissance de la Belgique. La vision et l’ambition du nouveau gouvernement wallon peuvent servir d’exemple à cet égard.

J’espère que les formateurs et les négociateurs prendront ces signaux d’alarme très au sérieux. Il n’est pas permis d’attendre que d’autres entreprises périclitent

L’heure est aux réformes

Un budget bien ficelé constitue un fondement essentiel. Le 19 juin dernier, l’Europe a déjà tiré un coup de semonce en lançant la « procédure pour déficit excessif » à l’encontre de notre pays. Nous risquons dès lors de nous retrouver sur la sellette et de perdre peu à peu notre crédibilité sur les marchés financiers.

Un budget sain est une chose. Des réformes audacieuses en sont une autre, tout aussi importante. Quelques suggestions. Nos responsables politiques doivent réfléchir à une restauration de la compétitivité de nos entreprises par une modération des coûts salariaux, une baisse des prix de l’énergie et la réduction des charges administratives ; à une réduction des tensions sur le marché du travail grâce à une politique plus activatrice en matière de chômage (en limitant celui-ci dans le temps) et de maladie de longue durée ; à un assouplissement des règles trop rigides en matière d’organisation du travail et à l’amélioration de l’efficacité de l’appareil public à tous les niveaux de pouvoir.

Bref, même si le soleil nous gratifie de ses rayons, nous invitant à passer en mode vacances, il sera difficile de véritablement profiter de cet été. Le travail qui doit encore être réalisé est trop important pour pouvoir le faire. Et pour les négociateurs qui aiment bouquiner durant les vacances, nous leur conseillons les lectures suivantes :



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